Retour sur les inondations meurtrières qui ont frappé plusieurs communes de l'agglo nancéienne en mai 2012 :
Nancy: dégâts très lourds après les inondations, paysage de désolation
De violents orages, accompagnés de précipitations record, ont provoqué de très lourds dégâts matériels à Nancy dans la nuit de lundi à mardi, laissant un paysage de désolation entre avenues inondées et voitures à la dérive.
De violents orages, accompagnés de précipitations record, ont provoqué de très lourds dégâts matériels à Nancy dans la nuit de lundi à mardi, laissant un paysage de désolation entre avenues inondées et voitures à la dérive.
Plus de 200 pompiers ont mené 648 interventions toute la nuit, procédant à des dizaines d’évacuations, principalement sur la partie est de l’agglomération dans les communes d’Essey-lès-Nancy et Saint-Max.
Le maire de Nancy, André Rossinot, a indiqué qu’il demanderait à l’Etat la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.
« A Nancy, un sous-plafond est tombé sous le poids de l’eau», a indiqué la directrice de cabinet du préfet de Meurthe-et-Moselle, Magali Daverton, qui avait mis en place une cellule de crise en début de nuit.
A 7 h 30, 4.100 personnes étaient toujours privées d’électricité dans l’agglomération.
D’innombrables caves ont été submergées par les inondations dans toute l’agglomération et de nombreuses routes ont été défoncées «par des torrents de boue comme on en avait jamais vus», selon les habitants.
A certains endroits, l’eau est montée jusqu’à 2 mètres, faisant dériver les voitures sur plusieurs centaines de mètres.
«Contrairement aux autres, ma voiture n’a pas chaviré, car elle a été retenue par un poteau. Mais ça ne change rien: elle a été remplie de boue», se désolait un habitant de Saint-Max, Emmanuel Davy, mardi matin.
«On ne pouvait rien faire, l’eau arrivait de partout, débordait des plaques d’égout, avec un débit impressionnant», a expliqué le sinistré. «Il y a un petit cours d’eau, le Gremillon, qui était déjà saturé lundi. Avec les orages, il a complètement débordé», a-t-il ajouté.
Au milieu des fortes odeurs de fioul, en raison de nombreuses fuites, la gérante d’une entreprise de broderie, Carole, a pour sa part affirmé n’avoir «jamais vu une telle chose».
«C’est unique. Normalement, il n’y a jamais de crue ici depuis qu’ils ont canalisé la Meurthe il y a 30 ans», s’est-elle désolée.
Dans la quartier de la Commanderie, à Nancy, plus d’un mètre d’eau a inondé les caves en quelques minutes, a expliqué une habitante qui a dû faire face «à un véritable torrent».
«On n’y croyait pas, quand on disait à nos voisins de regarder par la fenêtre, ils étaient stupéfaits de la vitesse de la montée des eaux», a-t-elle raconté.
A Tomblaine, une vingtaine de personnes sont toujours hébergées dans un gymnase, mais il n’y a pas eu «d’évacuations de masse», selon la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
De nombreuses écoles ont été fermées et les réseaux de transports en commun sont très fortement perturbés, a annoncé la mairie de Nancy.
Plusieurs routes départementales n’étaient par ailleurs toujours pas accessibles en début de matinée.
Les précipitations de la nuit ont battu un record absolu à Nancy: on a relevé 86 mm en trois heures, dont 49 mm en une heure et 15,7 mm en à peine six minutes. Article (L'est républicain)
Ainsi, lundi en fin d'après-midi, de violents orages se sont formés sur la forêt Noire avant de gagner le nord de l'Alsace puis la Lorraine, notamment l'agglomération de Nancy entre lundi 23h et mardi 2h. A Essey-lès-Nancy (ville de la banlieue, située au nord-est immédiat de Nancy), il est tombé 49 mm de pluie en seulement 1h et surtout 95 mm en 3h (soit l'équivalent de 2 mois de précipitations !!). Il s'agit de records absolus pour la station.
Cumuls de pluie sur 24h dans la région de Nancy. En rouge = plus de 100 mm - source : Météo-France
Dans cette zone urbaine (donc très imperméabilisée) au relief parfois accidenté et en limite des champs quasiment vierges en cette saison, l'eau n'a pas eu le temps de s'infiltrer. De véritable cours d'eau se sont formés, empruntant les rues, tels des oueds en plein désert. Comme les canalisations des égouts sont prévues pour des précipitations moins intenses (d'une durée de retour de quelques décennies et non d'environ 100 ans comme ce fut le cas ici), ces égouts ont rapidement été saturés, refoulant même dans certain cas le trop plein d'eau. Les véhicules qui se trouvaient sur le chemin de ces torrents de boue d'une extrême violence et soudaineté ont été balayé sans difficulté.